27 Octobre 2016
Thomas Monica publiera, le 18 novembre 2016, son deuxième EP en l'espace d'un an à peine, après le très réussi Angle d'or (dont vous retrouverez notre review ici).
Soutenu par Joseph Chedid et ses synthétiseurs, ou encore David Hachour au mastering (comme The Avener, Renaud, etc.), le guitariste dandy comptant parmi mes amis (précision nécessaire à l'aube d'une critique se voulant impartiale) s'aventure dans les arcanes de la transcendance et du sacré avec ce nouvel opus, nommé Delta.Mystique. L'artiste a eu la gentillesse de nous le faire découvrir en avant-première ... impressions.
Par le choix de ce titre cryptique - nom d'un symbole utilisé pour représenter la trinité divine, sous la forme d'un triangle comprenant un oeil en son centre - Thomas Monica nous offre une clef de lecture quant aux 5 titres qui composent cet album. Et témoigne d'une quête de sens plus profonde que sur le précédent ouvrage ...
Le premier titre conforte cette idée : par son nom (Au-delà), son message (adressé à l'absent), et sa mise en musique, comme sur ce leitmotiv rythmique où roule un tom basse tribal dans une envolée incantatoire, teintée d'animisme rock. "Ta mort me tord en deux : j'ai tort, mais je t'en veux" crie-t-il aux cieux, littéralement, dans un arrangement discret mais pertinent, fouillé, au travers d'une composition d'apparence classique, puissamment secondée par un riff saturé.
Le second titre, intitulé Perséphone, cultive la nostalgie d'une époque doucereuse ("J'aime aller de l'arrière"), déroulant sur de discrets choeurs insouciants et une ligne de basse 70's des paroles travaillées, amoureuses tant de la langue que du mystère. Une chanson choisie par Thomas Monica comme premier single, illustrée par un clip en clair obscur réalisé par Pierre-Antoine Boillon, magnifiant en silhouettes découpées et ralentis maîtrisés une enfance comme regrettée ... sacralisée.
Le Mépris poursuit la quête d'essentiel dessinée par cet EP inspiré : "Quand la nuit nous emportera, qu'est-ce qu'il adviendra ?" interroge la voix haut-perchée et voilée de Thomas Monica (comme un raccourci organique liant l'innocence à la souffrance), sur de sobres nappes synthétiques, en conclusion d'un refrain efficace faisant de l'ouverture à l'Autre l'un des piliers du bien-être...
Impertinent, Thomas Monica travaille son passé, précieux métier à tisser l'âme, dans des aphorismes à double sens qui glacent notre propre enfance, sous l'habit d'une composition faussement détachée, mais appesantie à dessein par une production sciemment ternie, comme le serait un un miroir anciennement rutilant que le temps aurait dépoli : "Quand j'étais petit, je demandais d'où je viens : on me répondait rien".
L'EP s'achève sur son meilleur titre, le mélancoliquo-funky Oiseau de Paradis, pleurant l'absurdité d'une humanité qui s'abandonne en des paradis artificiels sans consistance ("Nos villes ont effacé le ciel [...] connectés, mais plus au ciel").
En cinq titres courts, n'excédant que rarement les 3 minutes, allégés de toute scorie inutile, pour ne pas dire dépouillés, Thomas Monica vise le coeur, sans détours.
Le sien, saignant de l'absence.
Le nôtre, brûlant de (re)vivre.
Celui du Monde, en perdition.
Textes sombres à tiroirs, voix perchée douce-amère, guitares fines et bivalentes. Trinité de sens. Delta.Mystique.
PAGE FACEBOOK DE THOMAS MONICA : https://www.facebook.com/thomasmonica/
Cet article vous a plu ? Pour ne rien manquer de l'actualité de Matthieu Chedid -M-, ABONNEZ-VOUS A NOTRE PAGE FACEBOOK : MATTHIEU CHEDID BY MEREMPTAH
Retrouvez aussi nos billets et bien davantage sur le SITE INTERNET ET OFFICIEL DE MATTHIEU CHEDID.
|
~ Autour de Matthieu Chedid - 2yeuxet1plume - Par Meremptah ~
Commenter cet article