27 Novembre 2019
Profondeur symbolique et déclaration d'amour à plusieurs de ses proches : c'est tout ce que Matthieu Chedid a déposé, comme une subtile chasse au(x) trésor(s), avec l'aide précieuse du photographe et artworker Yann Orhan, sur la pochette de son nouvel album live.
Yann Orhan, auquel Matthieu fait régulièrement appel depuis la tournée des Saisons de passage, et avec lequel j'ai eu la joie de collaborer pour la création du superbe livret-programme de cette tournée hors-normes, dissémine par ailleurs plusieurs de ses instantanés dans le livret de l'album du Grand petit concert (version digibook), publié le 22 novembre dernier.
Profondeur symbolique, d'abord.
Comme un écho à la pochette de Lettre infini (entendre aussi "L'Être infini"), décortiquée dans un précédent billet, celle du Grand petit concert invite à la contemplation du sacré. Matthieu y apparaît telle une petite figurine enchâssée dans un vaste sanctuaire, celui que forment les spectActeurs, constituant la trame d'un temple d'énergie et de douceur.
Par le choix d'une conversion bichromique les couvrant d'or, les voici transmutés en étoiles parsemant un ciel dont les limites nous échappent. La musique de Matthieu, dont les ondes sont matérialisées par les "M" enchâssés qui le surplombent, se déploie dès lors à l'infini, portée par les astres spectActeurs.
La musique comme une échelle permettant à l'Être, en se connectant aux autres, de s'élever...
Pour l'essentiel, le profondeur de cette pochette d'album tient à son usage subtil autant qu'habile de la symbolique des couleurs, toute entière portée par l'idée de dualité.
Cette conception binaire, appuyée par la symétrie parfaite de la composition, se retrouve tout d'abord dans la bichromie évoquée plus haut. Les couleurs principales de cet artwork n'ont pas été choisies au hasard. En plus d'évoquer la nuit que déchirent des centaines d'étoiles, le jaune d'or (RAL 1004) et le bleu midgnight (RAL 5005) utilisés ici constituent chacun le parfait négatif de l'autre.
Ces deux couleurs ornent par ailleurs la perruque infinie de Matthieu Chedid, signée Alain Roussel : le doré à l'extérieur, le bleu à l'intérieur, déposé discrètement sur la face opposée des lamelles étincelantes.
Comme une invitation subtile à renverser toute chose, pour en percevoir l'entièreté, en extraire l'absolu.
Plus bas, deux autres couleurs antagonistes autant que complémentaires s'imposent et s'opposent : le blanc et le noir. Couleurs de la vie et de la mort, du plein et du néant, elles symbolisent l'Être, qu'incarne l'artiste. L'Être fini, l'Être dual aussi, tout à la fois -M- et Matthieu, tout en contraste(s) et qui, gonflé d'amour, se connectant à soi, à l'autre et au monde, tutoie l'infini...
Cette pochette, véritable conjonction des contraires, ouvre donc sur un "Monde à l'envers", au sens taoïste du terme. Les "M" enchâssés guidant notre regard vers l'Être ne forment-ils pas comme une porte monumentale dont le seuil nous éblouit ?
C'est, subtilement, au voyage intérieur que nous sommes ici invités.
A imaginer le prochain opus de l'artiste, aussi. Je le dessine, en esprit, comme un prolongement de Lettre infini, une oeuvre en négatif, un écho inversé... J'en percevrai presque l'étui, tendu de chair.
La pochette du Grand petit concert, comme celle de Lettre infini, est ainsi programmatique.
Dans une récente interview donnée au Monde des religions (n°97), Matthieu Chedid paraphrasait le 52ème chapitre du Tao Te king : "Celui qui sait s'émerveiller des petites choses marche dans la lumière". La reformulation que l'artiste en proposait peut être considéré comme une clef de lecture de son oeuvre récente : "Percevez le minuscule, voilà la clairvoyance".
C'est en cela que se démarque cette nouvelle pochette. Elle ne se contente pas de nous questionner. Elle nous livre un exercice pratique d'observation, comme un moyen ludique, à qui saura le déceler, d'apprendre à contempler, à renverser toute chose, à sourire d'un détail, et se dépasser...
Parmi la foule des spectActeurs, une poignée d'anges. Peut-être les aviez-vous déjà dénichés.
Des êtres disparus, unis à l'Infini, des êtres d'amour, surtout, parsemant le ciel du Grand petit concert.
Andrée Chedid, bien sûr, que nous avons cerclée plus bas, à titre d'exemple. Mais aussi ...
Agnès Varda.
Jimi Hendrix.
Philippe Cerboneschi « Zdar ».
Bien d'autres visages familiers y figurent, tout aussi discrètement...six étoiles vivantes :
des amis proches,
et l'Amour, compte triple.
A vous de les chercher, de les trouver, dans l'image ci-dessous, publiée en haute définition.
A vous de déceler le minuscule ... et d'en percevoir la grandeur.
Album live Le Grand petit concert (publié le 22 novembre 2019)
👉 https://m.lnk.to/legrandpetitconcert
VINYLE - Le Grand Petit Concert (Gatefold 3 vinyles + 2 CD Live inclus)
CD DIGIBOOK - Lettre Infinie Edition Live (2 CD du Grand Petit Concert + 1 CD Album Lettre Infinie), inclus livret 52 pages
DIGITAL - Le Grand Petit Concert - Streaming & téléchargement (25 titres)
CD Digibook du Grand Petit concert de Matthieu Chedid -M-
Crédit photographique :
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