25 Février 2012
Les fleurs fanées de décembre toujours renaissent.
De même qu'une âme naturelle aime à remplacer les bulbes de ses tulipes fanées par d'autres, gorgés de vie, pourquoi s’acharner à tant désirer donner la vie alors que nous sommes nés pour mourir. Offrir le premier souffle c'est aussi tisser un fil qui mènera, inexorable, vers le dernier. C'est garantir à cet enfant que l'on aime soit de partir trop tôt, soit de vivre suffisamment longtemps pour crouler sous le poids d'un florilège de souffrances, de pleurs, de mal-être, de larmes, de déchirements, de pertes, de morts. Celles des autres. La sienne.
Pourrait-on même souhaiter cela à la pire des larves pourrissant nos existences ? Desquels, entre le poids des joies et des rires et le poids des cris, diriez-vous qu’il est le plus lourd ? Le plus marquant ? Oh, bien sur, la vie est émaillée de ces bons moments qui font que l’Homme peuple encore de nombreux rivages, qu’il s’y égare. L’Homme y trouve un opium de premier choix, qui le convainc, en l’entrainant vers des volutes d’amour, que sa présence compte. Qu’il a tout à gagner en laissant derrière lui un nouvel être, ou plusieurs. Qui eux-mêmes s’enivreront des vapeurs sentimentales. Pour, au final, envelopper ceux qui les ont aimés dans les nuages tragiques de l’absence. Si, d’ici là, ils n’y ont pas déjà perdu leur sel et leur raison.
Car, au final, nous sommes nés pour mourir. Et c’est dans l’acceptation de cette fatalité que le bonheur peut se trouver : car la mort n’est peut-être qu’un réveil. Et les fleurs fanées de décembre toujours renaissent, jursqu'à nous envelopper de leur amour.
~ 2yeuxet1plume - Autour de Matthieu Chedid ~
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Marie 15/10/2012 16:41